Prédication   Guérison de l'aveugle Bartimée  Marc 10/ 46-52

Chers frères et sœurs en J-C,
L'évangile de ce jour nous parle d'un homme aveugle assis au bord du chemin en train de mendier. Cet aveugle porte un nom: Bartimée. Il est significatif que l'évangile rapporte son nom. Il s'agit en effet de la seule personne guérie dans tout l'évangile dont le nom nous soit donné.La mention de son nom doit donc avoir une signification. L'étymologie de ce nom -Bartimée-nous oriente dans deux directions: soit elle signifie fils de l'impur ou alors elle veut dire: fils de l'honoré : bar signifiant fils et timée l'honneur. Comme il paraît un peu difficile d'imaginer que cet homme a reçu un nom qui signifie fils de l'impur, nous retenons la deuxième signification: Cet aveugle a reçu un nom Bartimée qui signifie fils de l'honoré. Cet homme porterait ainsi le nom d'un ancêtre , père ou grand-père qui a été honoré, célébré. Un patronyme qui peut être lourd à porter pour quelqu'un qui se retrouve exclu, marginalisé au bord du chemin. Son handicap l'a rejeté aux marges de la société. Il l'a probablement rendu passif et dépendant des autres. Son handicap a affecté toute sa vie sociale. Pas facile dans cette situation de s'appeler Bartimée, fils de Timée, fils de l'honoré. Et l'évangile semble insister sur  le poids de ce nom en le redoublant : Bartimée fils de Timée. Ce nom qui lui donne une identité, le désigne , mais le réduit aussi . Vous le savez- certaines personnes nous le confient- il y a parfois des prénoms ou des noms lourd à porter.
Il ne reste alors à cet homme aveugle que sa voix et ses oreilles. Un peu comme cette patiente, il y a quelque temps,  qui me disait : il ne me reste que la barjake, la parole. Bartimée entend que Jésus , Le Messie attendu, passe par là et il crie, il appelle Jésus. Non seulement il crie, mais il vocifère: Jésus, fils de David, aie pitié de moi! Il implore la pitié de Jésus, c'est-à-dire sa compassion, et surtout il ne se laisse pas impressionner par ceux qui veulent l'empêcher de crier. Il appelle vraiment Jésus à l'aide, il croit à son aide possible et rien ne le fera taire. Je me souviens d'une brochure destinée aux enfants représentant Bartimée tout rouge de figure après avoir persévéré dans son appel adressé à Jésus.
Et Jésus répond à son cri. Mais -remarquez-le- il y répond de manière bien particulière: il ne va pas vers Bartimée; il ne demande pas non plus qu'on le lui amène. Comme s'il ne voulait pas l'enfermer encore davantage dans sa passivité ou sa dépendance. Mais il l'invite par l'intermédiaire de la foule et de ses disciples à venir à lui: "Appelez-le!" Il lui permet ainsi de manifester son désir de guérison et de salut en lui demandant de se mettre en mouvement. Lorsque Jésus nous rencontre il ne fait pas tout le chemin à notre place; il nous appelle, il nous sollicite, il nous permet de nous mettre en marche, même si nous n'y voyons pas encore claire… Et la foule comme les disciples, qui étaient jusque-là un obstacle entre Bartimée et Jésus, deviennent une aide, un moyen d'accès. Ce sont en effet des personnes issus de la foule ou des disciples et non Jésus directement qui lui disent: "Confiance, lève-toi il t'appelle!" Nous pouvons alors nous poser la question: Lorsqu'un homme , une femme crie, appelle , ne sommes-nous pas invité aussi à passer du refus d'entendre ce cri , cet appel à une attitude de relais, de mise en confiance et d'appui pour celui ou celle qui appelle? D'autre part, Jésus ne s'adresse pas toujours directement à nous , mais souvent à travers les paroles d'autrui : parole d'encouragement, parole d'ouverture, parole d'espérance à trouver.
Et Bartimée ensuite laisse tomber son vêtement : le vêtement dans la Bible comme aujourd'hui est signe d'identité. Il protège: en laissant tomber son vêtement, Bartimée se dépouille de ce qui fait son identité aux yeux de ceux qui le croisent tous les jours. Son identité d'homme soumis, réduit à l'état d'objet d'attention. D'une certaine manière il prend son autonomie, il devient aussi sujet ; il abandonne la carapace derrière laquelle il se protégeait des autres. Jetant son manteau, il se met en quelque sorte à nu. Il se lève ensuite et se dirige seul vers Jésus en aveugle.
Jésus lui demande alors d'exprimer ce qu'il souhaite: "Que veux-tu que je fasse pour toi?" Dans sa réponse , Bartimée s'adresse à Jésus de manière personnelle, d'une manière qui l'engage: il lui dit Rabbouni et non seulement Rabbi-maître ce qui donne une touche d'intimité et de confiance, d'engagement plus grande dans sa réponse. Ce qu'il souhaite- il l'a montré - c'est devenir un être de parole qui puisse exprimer publiquement ce qui le fait souffir et ce dont il veut être libéré. Ce qu'il souhaite c'est retrouver sa dignité, devenir un homme à part entière et non seulement être défini comme le fils d'un homme célèbre. Rabbbouni, que je retrouve la vue. Découvrir la vue véritable. Me voir, comme tu me vois. Cette expression retrouver la vue pourrait nous égarer. Bartimée ne souhaite pas retrouver simplement une situation qu'il a perdue.
La fin du récit atteste d'une guérison qui l'oriente vers quelque chose de nouveau: Jésus lui dit :"Va ta confiance t'a sauvé. Aussitôt il retrouva la vue et il suivait Jésus sur le chemin." Jésus ne lui a pas dit : Viens vers moi ou attache-toi à moi ! Il n'échange pas une dépendance contre une autre ; mais il lui dit: Va ! Va ton chemin ! Ose te lever  et te mettre en route! Et aussitôt il retrouva la vue. Comme si cette parole rejoignait totalement son désir le plus profond : désir de devenir aussi sujet, désir de se mettre en route et d'être en chemin, plutôt qu'arrêté au bord de la route.
Certes cette guérison de Bartimée reste ambiguë: pour certains témoins elle n'est peut-être qu'une guérison physique; mais pour Bartimée elle est bien plus que cela ; elle est signe de salut; signe qu'il est désormais réconcilié avec lui-même, comme avec Dieu et avec les autres. Signe qu'il a été rencontré par Jésus et aimé pour lui-même. Aimé pour lui-même et non parce qu'il est le fils de tel ou tel ou parce qu'il va suivre Jésus. Et pourtant étrange paradoxe: dans sa prise d'autonomie, dans son devenir sujet, il suivra Jésus sur le chemin! Mais il ne le suivra pas par obligation. Il le suivra parce qu'il a été rencontré à part entière par Jésus et qu'il se sait dorénavant aimé pour lui-même.

 

EV Emmanuel Pyame

 emmanuelrhema@yahoo.fr

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