Qu'est-ce le pardon

[Janelle Grégoire]

Le pardon qui guérit

 

Le vrai pardon, est un acte qui délivre de toute souffrance aussi bien le lésant que le lésé et qui restaure la communion entre les hommes et Dieu.

Le mot « Pardon » revêt plusieurs sens :

1) Apheimi : éloigner de ; faire disparaître ; effacer ; libérer ; affranchir. (Psaume 103 : 12)

2) Katharizo : purifier ; purger ; rendre propre. (Matthieu 8 : 3 ; 1 Jean 1 : 7)

3) Dikaioun : justifier ; être vu juste ; innocent. (Romains 5 : 1)

4) Katalasso : réconcilier ; rétablir les relations entre Dieu et l’être humain, entre les êtres humains.

 

La souffrance

 

Il ne faut pas oublier la souffrance de celui qui à été offensé car, celui-ci souffre il lutte, se bat contre le tourment, il se peut qu’il ait à vaincre des envies de vengeance ou inversement d’autodestruction, est révoltée non seulement contre l’injustice subie, mais aussi contre la nonchalance du pêcheur face au mal qu’il a infligé, surtout si ce dernier est une personne qu’il aime particulièrement.

 

Ps 107:39  Sont-ils amoindris et humiliés par l'oppression, le malheur et la souffrance ;

 

Amoindrie, humiliée, opprimée. Voilà ce qu’est une personne dans la souffrance.

 

Elle peut aussi être doublement blessée par le manque de soutien de son entourage, voir la prise de position de ces derniers contre elle. La dureté du cœur de l’homme ne nous étonnera jamais assez.

La souffrance éprouvée par la personne offensée est proportionnelle à l’amour et/ou l’estime qu’on éprouve pour le pécheur (on parle d’amour « humain »), est aussi proportionnelle au tort subi ; l’Amour de Dieu par contre, permet à l’offensé de ne pas céder à la vengeance et la haine, au contraire, il lui permet de prier pour son ennemi et de le bénir.

Le pardon qu’on accorde est une grâce pour le pécheur, mais la repentance l’est aussi, pour celui qui a souffert car, quand il y a repentance (la vraie), la personne qui nous a fait du mal nous témoigne la prise de conscience de ses actes mauvais, elle reconnaît notre douleur et s’il est possible elle répare le mal qu’elle a fait.

 

Pr 12:25  L’inquiétude dans le cœur de l‘homme l’abat, Mais une bonne parole le réjouit.

 

Le vrai pardon c’est celui qui guérit la victime de sa souffrance, et qui sauve celui qui a péché, Dieu lui-même ne traite pas le péché à la légère :

 

Mt 18:15  Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S'il t'écoute, tu as gagné ton frère. Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins.

S'il refuse de les écouter, dis–le à l'Eglise ; et s'il refuse aussi d'écouter l'Eglise, qu'il soit pour toi comme un païen et un publicain.

 

Lu 17:3  Prenez garde à vous–mêmes. Si ton frère a péché, reprends-le ; et, s'il se repent, pardonne-lui.

 

Colère

 

Elle est une étape qui succède l’offense, et qui précède le pardon, elle n’est pas en elle-même un péché :

 

Eph 4:26  Si vous vous mettez en colère, ne péchez point ; que le soleil ne se couche pas sur votre colère

 

Jn 2:15  Ayant fait un fouet avec des cordes, il les chassa tous du temple, ainsi que les brebis

et les bœufs ; il dispersa la monnaie des changeurs, et renversa les tables ;

16  et il dit aux vendeurs de pigeons : Otez cela d’ici, ne faites pas de la maison de mon

Père une maison de trafic.

 

La colère est la réaction à l’injustice, elle permet de manifester la douleur ressentie et ne doit surtout pas être étouffée, au risque d’empêcher un éventuel pardon, sans compter l’accablante culpabilité infligée par l’entourage qui, croyant bien faire, « presse » la victime à pardonner, nonobstant que les évènements ne s’y prêtent pas, ne comprenant pas pourquoi la victime « fait toute une histoire » pour quelque chose que, aux yeux des autres, n’a pas autant d’importance.

 

Malgré qu’on n’ait pas pardonné un frère (parce qu’il n’a pas demandé pardon, ou parce que nous-mêmes ne sommes pas prêts), cela n’empêche pas de prier pour celui ou celle qui nous a fait souffrir (notre ennemi) :

 

Mt 5:44  Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent,

faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous

persécutent,

 

Lu 6:28  bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous maltraitent.

 

Ro 12:14  Bénissez ceux qui vous persécutent, bénissez et ne maudissez pas.

 

1Pi 3:9  Ne rendez point mal pour mal, ou injure pour injure ; bénissez, au contraire, car c’est à cela que vous avez été appelés, afin d’hériter la bénédiction.

 

Cela va même aider la victime à sortir de la colère.

 

La repentance : la clé

 

 La repentance est de responsabilité exclusive de celui qui a péché et, finalement ne peut bénéficier du pardon que celui qui s’est réellement repenti, en effet, quand nous accordons le pardon à quelqu’un qui s’est réellement repenti, nous ne faisons que confirmer le pardon qui lui a été accordé par le Père céleste.

 

Mt 6:12  pardonne–nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ;

 

Dans cette prière que Jésus nous apprend, il est question de demander le même pardon pour nos péchés que celui qu’on accorde à ceux qui nous offensent, tout en sachant que, pour bénéficier de la grâce du pardon de Dieu, il est nécessaire de confesser nos péchés, car :

 

1Jn 1:9  Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité.

 

Jésus nous prévient aussi :

 

Lu 13:3  Non, je vous le dis. Mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous également.

 

Pardonner à une personne qui n’est pas repentie, dégage uniquement la personne offensée, quant au pécheur, il sera toujours lié à son péché, jusqu’au jour de sa vraie repentance, où il demandera sincèrement pardon (aussi bien à Dieu que à la personne qu’il a meurtrie) pour tout le mal qu’il a fait, et en ayant pris conscience des dégâts causés,  portant dans son coeur la volonté de ne plus recommencer.

Nous avons les moyens de reconnaitre la vraie repentance, puisque l’apôtre Paul nous exhorte ainsi :

 

1Th 5:21  Mais examinez toutes choses ; retenez ce qui est bon ;

 

On est alors amenés à pardonner la personne qui se détourne de son péché :

 

Jn 8:11  Elle répondit : Non, Seigneur. Et Jésus lui dit : Je ne te condamne pas non plus : va, et ne pèche plus.

 

Si nous sommes en Christ, nous sommes amenés à faire sa volonté, et agir comme lui-même l’aurait fait :

 

Jn 13:16  En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n’est pas plus grand que son seigneur, ni l’apôtre plus grand que celui qui l’a envoyé.

 

Une repentance sincère ne peut ne pas être suivie d’un pardon entier, ce qui rejoint nos 4 points cités en début du document : le pardon efface, affranchit, purifie, justifie, réconcilie.

par Imelda Enfant de Dieu